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Après la foire du Trône, après l'Atelier 102, me voici à la recherche d'un sujet (d'un objet?) à photographier. Grande question. Que faire maintenant? Et voici qu'un jour, en traversant le Jardin du Luxembourg en cours de matinée, je m'arrête regarder des joueurs d'échecs. La conversation s'engage avec les deux seuls joueurs présents. "Alors, le photographe, qu'est-ce qu'on photographie?", me demande l'un d'eux. "Je me demande justement" lui réponds-je. "Pourquoi pas les joueurs d'échecs" me lance-t-il comme un défi. "Oui, pourquoi pas?" Alors, pourquoi pas les joueurs d'échecs. Et c'est parti. Je profite de mes fréquents passages par le Jardin, trois fois par semaine, pour dire. Au bout de quelques temps, j'affiche des tirages dans mon bureau, grosso modo ceux de cette page, et je me retrouve face à cette galerie de gars en plein questionnement "Que faire? Comment me sortir de là?" qui me renvoient à mes propres et existentielles interrogations. D'un seul coup m'apparaît
alors que la photographie n'est pas seulement l'impression d'une surface
sensible
à travers un objectif, mais aussi l'expression subjective d'un monde
intérieur. Autrement dit, j'ai cru comprendre à cet instant qu'en
photographiant, je ne faisais que dire quelque chose de moi, de ce que
je ressentais du monde. En allant plus loin dans cette pensée, on
pourrait dire que je ne fais que des autoportraits. |
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